Hier après midi, une bonne drash nous tombait sur la tête. Il ne m’en fallait pas plus pour tenter le coup après l’entrainement de futsalle, et embarquant mon colloc, nous sommes partis à la chasse à l’ophidien. De manière très infructueuse. Tout avait déjà sécher avant notre arrivée. Bredouilles et les cartes mémoires vides, nous rentrons beaucoup plus tôt que d’habitude faute de rencontre reptilienne.
Je décide de me lever tôt pour aller explorer un nouveau layon. Un ornitho rencontré au bord du lac alors que j’essayais de photographier un balbuzard m’en parlait quelques jours plus tôt. Je file sur la route lorsqu’une idée me vient à l’esprit. Mais, il a encore plu un peu cette nuit, les oiseaux vont vouloir se sécher. Ne serait-ce pas le moment d’aller observer du toucan ? Je repousse donc mon explo à la fin de matinée, met le cligno et tourne direction l’affût à gros bec.
A mon arrivée, je ne vois rien. Je suis entouré d’une épaisse bouillasse blanche qui recouvre tout. La première rangée d’arbre se distingue à peine au travers de la brume envahissante. Je les entends déjà. Toucan à bec rouge et toucan Ariel. Leurs harmoniques résonnent dans l’atmosphère étouffée. Et étouffante. On ne voit pas les rayons du soleil mais la chaleur et l’humidité combinées me font transpirer à grosse goutte alors que je ne bouge pas. J’attends patiemment, sirotant mon café que les chanteurs du brouillard se métamorphosent en silhouettes tangibles.
Le premier acteur a être révélé est un Araçari grigri. Mais s’il est visible à l’oeil nu, les gouttelettes en suspension ne permettent pas de prendre de photo. Qu’à cela ne tienne, profitent du spectacle. La marée blanche se retire petit à petit et les tâches jaunes des ariels les trahissent rapidement.
L’araçari, reste stoïque, sur sa branche accroché alors que nos frimeurs aux couleurs éclatantes sautent de perchoirs en perchoirs, jouent, crient, chahutent. Et dire que j’ai laissé mon trépied dans la voiture. Vous auriez pu avoir, l’image, le son et les couleurs. Mais même à cette distance, impensable de faire une vidéo sans cet accessoire, le virtuose en stabilité. Un juvénile ose même s’approcher un peu de moi.
Je regarde à droite, à gauche, prends quelques clichés sans grande conviction pour le rendu final. Un couple de bec rouge s’approche.
C’est alors que je réalise que les trois espèces de toucans peuvent entrer dans le cadre de ma photo.
Et cet araçari, toujours en place. Déjà près de trois quarts d’heure que j’observe les trois espèces de toucans évoluer. Je commence à désespérer de voir le soleil faire fuir la brouillasse. Cependant il fait de plus en plus clair. Et en quelques minutes l’énorme boule de feu s’arrache à l’emprise cauchemardesque pour vraiment s’élever. Je me réjouis et m’apprête à crier victoire en étant le témoin de cette bataille qui tourne en faveur de la lumière. La brume fait retraite à toute berzingue, pour laisser la place à une bande de tamarin. Ces facétieux, ignobles et fourbes petits singes n’ont trouvé d’autre occupation que faire s’envoler les toucans. Je n’en crois pas mes yeux.
Impuissant, je les vois escalader en flèche le long des troncs et prendre la place des majestueux volatiles. Ces immondes petites gargouilles vivantes ne tiennent même pas en place suffisamment longtemps pour se faire tirer le portrait !
A l’instar de la brume qui s’échappe des affres du soleil, un dernier toucan fuit la tyrannie imposée par les primates. La canopée est le champs de bataille d’une lutte sans merci. Et je viens d’être le témoin d’un affrontement sans pitié. L’empire des singes règne désormais sans merci sur les cimes.
Il est huit heure, le soleil brille sur la forêt dégagée de son blanc carcan, et des toucans qui se trouvaient là ne restent plus que le lointain écho de leurs cris. Je les entends toujours, dans ma tête. Me repassant ces images en boucle pour graver mes souvenirs. Le cri de l’ariel retentit encore. Loin des oreilles. Loin des yeux. Loin du cœur. Loin de l’appareil photo. Haaa le doux chant des toucans qui bercera pendant longtemps mon sommeil de nostalgie. Mais celui là ne vient pas de mon esprit. Ni de derrière la colline où j’ai vu disparaître tous ses congénères. Un retardataire. Un jeune adulte, vu la taille de son bec. Est encore là. Un résistant. Un nouvel espoir face au chaos !
Il ne restera guère longtemps. Le jeune padawan s’envole alors vers un arbre lointain, où l’attends un vieux sage tout vert qui lui apprendra à maîtriser la force qui est en lui…
Sacrée observation ! Ca fait rêver, même avec cette brume…3 espèces de toucans ! C’est fou !
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c’est pour bientôt 😉
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Oui, ça approche à grand pas… mais je ne me fais pas trop d’illusion pour caler 3 sp de toucans sur la même image ! 🙂
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c’est vrai, mais tu verras les trois et ça se fait pas trop mal d’en avoir deux sur la même photo !
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Je croise les doigts pour le toco… même sans la photo !
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Au zoo tu seras sur de le voir :p
On a été sur le sinnamary pour tenter de l’apercevoir cette semaine, pas l’ombre d’un toco 🙂
Après, certains le croisent aux alentours de Cayenne donc tout est possible !
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Moi, au zoo ? Je ne crois pas non ! 🙂
Tu arriveras bien à le voir, ne désespère pas ! 😉
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4 ans que je suis ici, pas mis les pieds une seule fois dans ce lieu où les animaux sont en cage. Bien que ce zoo soit porteur d’un projet intéressant (récupération et soin des animaux blessés et 90% des animaux endémique de guyane, 95% endémique d’amazonie, on a pas de girafe par ici ^^
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Y a pas de girafe en Guyane ? On m’aurait menti ! 😀
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Il fait parti avec la harpie et le manikup de mon top 3 « recherche en cours » du moment ^^
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Quel beau Top 3 ! Je valide !
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